SYLVAIN TESSON SUR SCèNE. #CRITIQUE

L’ÉNERGIE VAGABONDE, QUATRE SOIRÉES EN VOYAGE AVEC L’ÉCRIVAIN SYLVAIN TESSON au theatre de poche-montparnasse

Pour quelqu’un qui pense parfois qu’il n’est pas nécessaire de s’inventer des spectacles, alors que la beauté de la nature se déroule sous nos yeux, Sylvain Tesson nous parle sur scène de l’énergie qui l’anime, après nous avoir fait vivre ses aventures de voyageur solitaire dans ses livres. 

Doté d’un humour caustique que ne renierait pas son père Philippe Tesson, il nous emporte dans des réflexions pleines de références littéraires, Marcel Proust, Jean-Jacques Rousseau en passant par le guide Vallot de la chaine du Mont-Blanc, entre autres. La théâtralité de ses mains fascine, celles-ci expriment ses envies et ses contradictions. Sa conférence a pour but de nous révéler les éléments moteurs de son « Energie vagabonde », cette forme de dromomanie contrôlée qui le fait voyager. 

Le premier motif est le plaisir personnel. Il parle de « l’érotique du monde et des endroits qu’il traverse ». Son deuxième motif est la peur de l’ennui : « une volonté de briser sans cesse cet engluement de l’habitude ». L’obstination représente son troisième motif, tandis que son quatrième lui semble être son absence d’imagination : « je dois aller moissonner mes sensations dans le réel, le monde devient un immense cabinet de curiosités ». Sa dernière motivation est plus actuelle devant les récentes injonctions gouvernementales du fait de la crise sanitaire : « restez chez vous et protégez-vous ».

Il existe en lui une tendance naturelle à s’opposer aux dogmes quels qu’ils soient. Il nous dit : « J’ai appris que la Scala de Milan organise des concerts rendant hommage aux victimes de la Covid, au Théâtre de Poche nous organisons des soirées pour ceux qui résistent à la peur ». 

Alors comme le disait Jean-Paul II dans d’autres circonstances, n’ayez pas peur.

Jean Couturier