LES FORÇATS DE LA ROUTE D’ALBERT LONDRES, CONCEPTION ET INTERPRÉTATION NICOLAS LORMEAU.

LES FORCATS DE LA ROUTE - SINGULIS - De : Albert LONDRES - Conception et interpretation : Nicolas LORMEAU - Musique originale : Bertrand MAILLOT - Le 07 02 2018 - A la Comedie Francaise - Photo : Vincent PONTET

« Le tour, cette année, a souffert de l’envahissement inconsidéré des publicitaires sur les lignes d’arrivée. […] C’est au sport cycliste de prendre ses distances par un retour aux équipes nationales réclamé par une grande partie du public qui se lasse d’une caravane de juillet, belle, mais où les coureurs n’ont plus souvent des motivations que commerciales ».

Dans cet éditorial d’un numéro de la revue « Miroir du cyclisme » en 1973, tout était dit où presque. Avant cette période, les équipes étaient nationales et ne représentaient pas des marques, le dopage existait déjà sous une forme plus artisanale, le tour de France était enraciné dans un pays rural, avec un public authentiquement populaire, les coureurs plus individualistes ne comptaient que sur eux-mêmes.

Cette épopée des géants de la route était commentée par de belles plumes. Ainsi, « Les forçats de la route » réunit les articles d’Albert Londres, chroniqueur au journal « Le Petit Parisien » sur cette grande boucle de 1924.

Ce sont des passages de celui-ci que Nicolas Lormeau nous fait vivre, aidé de photographies de l’époque et d’une carte de France, il y dessine le trajet du parcours au fur et à mesure du récit. Avec sincérité et engagement, il nous conte des drames et des souffrances d’un autre temps. Sur 157 coureurs au départ, seuls 60 arrivèrent à Paris. Ici, il retranscrit parfaitement le sentiment d’Albert Londres, novice en cyclisme qui écrivait le 9 juillet 1924 : « On s’habitue à tout. Il suffit de suivre le Tour de France pour que la folie vous semble un état de nature ». 

Le 20 juillet, à l’arrivée de ce Tour de France, il constatait : « Pendant un mois, ils se sont battus avec la route. Les batailles avaient lieu en pleine nuit, au petit matin, sous le coup de midi, à tâtons, dans le brouillard qui donne des coliques, contre le vent debout qui les couche par côté, sous le soleil qui voulait, comme dans la Crau, les assommer sur leur guidon ».

A cette époque, la parole riche d’un reporter engagé était digne d’une grande épreuve sportive.

Conception et interprétation : Nicolas Lormeau

https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/scenario-b-singulis-les-forcats-de-la-route

Photos du spectacle ©Vincent Pontet, coll. Comédie-Française.