
À PROPOS DE LA PIÈCE LE CÔTÉ DE GUERMANTES D’APRÈS MARCEL PROUST, ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE CHRISTOPHE HONORÉ,
PREMIÈRE LE 30 SEPTEMBRE, THÉÂTRE MARIGNY.

C. Honoré travaille pour le cinéma et le théâtre, voyez vous chez lui une autre méthode de travail, comparativement avec celles des metteurs en scène exclusivement de théâtre?
Il y a déjà de fait une différence avec une pièce de théâtre puisqu’il est question ici de l’adaptation d’un roman. Christophe avait déjà des images assez précises qu’il a confronté avec la réalité de la scène, peut être contrairement à d’autres metteurs en scènes qui partiront de l’analyse du sens pour conduire à la constitution d’image. Mais en fait on ne se pose pas la question théâtre ou cinéma, chaque metteur en scène ayant sa méthode. Peut être que la présence des micros, qui sont un signe récurrent dans les mises en scènes de Christophe, ils sont comme un attachement à « la voix cinéma ».
Quel rôle jouez vous dans la pièce et comment l’avez vous abordé?
Je joue le rôle du Marquis de Norpois. De part sa fonction d’ambassadeur, ce personnage n’existe que dans le langage. Je me suis surtout attaché à rendre compte de la langue de Proust et à sa manière si particulière de construire ses phrases. Pour moi acteur c’était aussi l’intérêt de ce projet: pouvoir naviguer dans le langage proustien.
Après « La comédie continue » et la reprise de la pièce de W. Mouawad à la Colline, vous étiez « en action » tout cet été. Avez vous hâte de retrouver votre fidèle public malgré les mesures sanitaires?
Bien sûr, car le théâtre n’a de sens que devant un public. Pour avoir jouer au mois de Juillet avec les contraintes sanitaires que nous connaissons, je dois dire qu’une fois dans le théâtre tout ces désagréments sont oubliés et on est surtout heureux de pouvoir remonter sur scène et retrouver le public.
La troupe de théâtre est votre vie, le contact avec vos camarades votre énergie. Ce contact vous a t’il beaucoup manqué pendant cette période inédite?
Malgré les incertitudes et les angoisses engendrées par la situation sanitaire, j’ai plutôt bien vécu ce moment d’arrêt. D’abord le plaisir de se retrouver en famille, avoir du temps à soi, et en même temps le lien avec mes camarades n’était pas complètement coupé, puisque nous avions cette Web télé qui permettait également de les redécouvrir sous un angle différent. Maintenant ce qui est assez désagréable, c’est que nous sommes quand même plongé dans l’inconnu et que les dégâts, collatéraux au confinement, vont sans doute être pire que le mal dont on veut nous protéger.
Cette pièce est du théâtre récit qui a sans doute demandé un gros travail de dramaturgie. Est ce une manière pour vous de renouer avec le passé? : la dramaturgie pour A. VITEZ constituait l’axe fondamental d’une création.
Tout le travail de dramaturgie a du être fait en amont, car ce spectacle a demandé un gros travail d’adaptation. Christophe Honoré a construit un cadre dans lequel nous nous sommes inscrit.
Avec Antoine VITEZ, ce travail dramaturgique ce prolongeait sur le plateau. Pendant les répétitions, nous avions le sentiment de participer à l’élaboration d’une œuvre commune. Antoine, avait foi en l’acteur créateur, il nous nourrissait de référence livresque, picturales, musicales … pour alimenter notre inspiration et notre création.
