« La place que l’on se crée soi-même est plus importante que celle que l’on vous donne ». Cette phrase dite par François Alu au début de son solo joué et dansé est la base de cette création, et sans doute celle d’un choix de vie.
C’est un danseur en totale liberté que le spectateur voit évoluer ici. Occupé par un automatisme mental productif, il donne naissance à différents personnages inventés mais dont certains sont très proche de la réalité. Pour le balletomane, c’est un spectacle à clefs, mais nul besoin d’être un spécialiste du Ballet de l’Opéra de Paris pour goûter à sa folie débridée qui frise quelquefois les limites de la bienséance.
Nous pouvons y reconnaitre quelques allusions à des chorégraphes : Paul Taylor ; William Forsythe ; à une directrice de ballet derrière un « Vive la République, vive la prolongation de mon contrat, vive la France » ; à un journaliste culturel incontournable de France Inter, etc. Samuel Murez le précise : « Mais alors qu’est-ce qui est vrai ? Cette création se préoccupe beaucoup de la distance entre discours et réalité […] Le François du spectacle n’est pas exactement le vrai François… même s’ils ont beaucoup de point en commun ».
Au milieu de la peinture de ses différents personnages, le premier danseur du ballet de l’Opéra de Paris nous offre quelques morceaux de bravoure dansée, époustouflants de maîtrise technique. Sa danse très virile tranche par rapport à ce que l’on voit habituellement sur les scènes françaises dans le répertoire classique.
De ce point de vu François Alu a toujours un peu dérangé : « On me demande qu’une seule chose, c’est d’obéir »mais il ne s’est jamais contenté d’être un beau porte « étoile ». Il ne ment pas sur les douleurs de son corps, ni sur son faible pour les goûtés. « J’ai tellement de mal à savoir ce que je veux » dit-il, son spectacle traduit parfaitement cet état d’esprit. Cette création est vouée à un beau succès.
Lien vers la vidéo du spectacle :https://www.facebook.com/3eEtage/videos/305546754462458
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